Juridique

Protégez votre Entreprise

Par Mark Nicholson

Juin 2023

Pourquoi vous devriez investir dans la formation de vos caristes

Une formation inadéquate est trop souvent un facteur contribuant aux accidents de chariots élévateurs. Quelles sont vos responsabilités en tant qu’employeur ? Quelles mesures supplémentaires pouvez-vous prendre pour protéger votre personnel, vos biens et votre entreprise ? Mark Nicholson fait le tour de la question. (7 min de lectur).

Formation complète et perfectionnement des opérateurs

Former rigoureusement les caristes est nécessaire en vertu des lois sur la sécurité industrielle.
Les employeurs ont l’obligation légale d’assurer la sécurité de leurs salarié(e)s. La législation et ses modalités d’application varient d’un pays à l’autre, mais une chose est sûre…

Vous ne devez jamais autoriser une personne à utiliser un chariot élévateur si elle n’a pas suivi et validé les formations nécessaires. Pas même à titre occasionnel, ni même à titre exceptionnel. (Hormis, bien sûr, dans le cadre d’un programme de formation et sous surveillance stricte).

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Formation complète et perfectionnement des opérateurs.

En cas d’accident grave, les assureurs et les inspecteurs santé et sécurité au travail vérifieront si la victime a suivi une formation en bonne et due forme. S’ils estiment la formation insuffisante, votre déclaration de sinistre risque d’être refusée et vous vous exposez à une lourde amende.

Toutefois, lorsque vous dispensez une formation à vos caristes, vous ne devez pas vous contenter du strict minimum. Voyez cela plutôt comme un investissement. Outre le fait d’éviter les amendes et les problèmes d’assurance, l’investissement dans la formation permet de réduire la fréquence des accidents, les dommages et les temps d’arrêt qui en découlent. Des caristes bien formés auront également une conduite plus productive et plus économe en énergie.

Compte-tenu des différences en matière de règles et de normes, les attestations de formation délivrées par un pays ne sont pas nécessairement acceptées dans un autre. Néanmoins, avant de valider une embauche, il est possible d’évaluer les compétences d’un demandeur étranger ayant obtenu sa certification dans son pays d’origine. Cette personne devrait pouvoir suivre et valider assez facilement les cours de formation imposés dans votre pays.

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Des caristes bien formés auront également une conduite plus productive et plus économe en énergie.

Au-delà de différences qui sont plus de l’ordre du détail, en matière de formation aux chariots élévateurs, des principes similaires s’appliquent aux réglementations et aux directives propres à chaque pays. L’un de ces principes est que la formation doit être adaptée au type de chariot et à son utilisation. Par exemple, un(e) salarié(e) formé(e) à la conduite d’un chariot élévateur à contrepoids devra recevoir une formation distincte afin de pouvoir utiliser un chariot à mât rétractable.
De même, une formation spécifique est nécessaire pour passer d’un petit chariot à contrepoids à un modèle de plus grande envergure. Si une tâche implique de recourir à des accessoires spécialisés, leur utilisation doit également être couverte par une formation.

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un(e) salarié(e) formé(e) à la conduite d'un chariot élévateur à contrepoids devra recevoir une formation distincte afin de pouvoir utiliser un chariot à mât rétractable.

À l’issue de chaque formation, ces caristes doivent passer un ou plusieurs tests de contrôle des compétences. À ce stade, un permis cariste ou un certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (CACES) peut leur être remis à titre d’attestation. En Grande-Bretagne, les pouvoirs publics insistent sur le fait qu’il n’existe pas de permis pour les chariots élévateurs. En revanche, ils exigent des preuves documentées de la formation correspondant.

Il est ainsi recommandé de remettre à l’opérateur l’original à conserver ou une copie certifiée conforme de chaque certificat de formation. Pour chaque employé(e), vous devrez également consigner dans vos dossiers les informations exhaustives relatives à toutes les formations suivies.
Par ailleurs, il vous faudra tenir à jour les évaluations des risques liés à l’utilisation des chariots élévateurs. Ces renseignements, ainsi que les dossiers de formation, seront essentiels à votre défense en cas d’accident.

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Au terme de la formation, vous devrez continuer à superviser et à contrôler vos caristes. Dans l’idéal, vous devriez les réévaluer périodiquement afin de déterminer si un complément de formation leur est nécessaire. Il est généralement recommandé de suivre une formation de remise à niveau au moins tous les trois à cinq ans. Cela permet aux caristes de conserver de bonnes habitudes et d’en développer de nouvelles compétences.

Vous pouvez envisager une remise à niveau plus tôt de la formation d’un(e) cariste si, par exemple, il ou elle :

  • A pris des habitudes dangereuses
  • A été impliqué(e) dans un accident ou a frôlé un accident
  • N’a pas conduit de chariot élévateur depuis un certain temps
  • A changé d’environnement de travail
  • A assumé de nouvelles responsabilités ou a adopté de nouvelles méthodes de travail

La formation peut être dispensée par un responsable de votre entreprise dûment formé et expérimenté ou par un prestataire externe. Il vous incombe de vérifier que le cours de formation est approprié et que les formateurs ou formatrices satisfont toutes les normes requises.

Assurez-vous contre les accidents liés aux chariots élévateurs

Même avec des caristes bien formé(e)s et des stratégies de sécurité rigoureuses mises en place, le risque d’accident est toujours présent. Vous devez protéger votre activité en souscrivant une assurance dont les modalités sont suffisantes pour couvrir les dépenses qui en découlent.

Une police d’assurance générale est indispensable pour vous couvrir contre les blessures subies par vos employé(e)s ou par des tiers dans le cadre de vos activités professionnelles. Une telle assurance peut également couvrir les dommages causés aux biens d’autrui. Dans le pire des cas, si un accident grave survient, l’assurance adéquate vous aidera à assurer votre défense devant un tribunal et à régler les éventuels dommages-intérêts.

Vérifiez si votre assurance actuelle couvre les frais liés aux accidents de chariots élévateurs et si le montant assuré est suffisant. Gardez à l’esprit l’ampleur des dommages et des blessures qu’un chariot élévateur lourd et puissant peut causer. Pour une meilleure couverture, envisagez de compléter votre police ou de souscrire une police d’assurance spécialisée pour chariots de manutention.

Tenez également compte du risque de dommages coûteux occasionnés à vos installations et à vos biens, y compris au chariot lui-même. Pensez également à assurer votre chariot élévateur contre le vol et les actes de vandalisme. Les considérations ci-dessus peuvent sembler plus pertinentes si vous êtes propriétaire du chariot élévateur ou titulaire d’un bail avec option d’achat, mais il est également judicieux d’assurer les équipements de manutention loués.

Enfin, n’oubliez pas qu’une déclaration de sinistre peut être rejetée s’il s’avère que le ou la cariste impliqué(e) dans un accident n’a pas reçu une formation adéquate.

Prenez au sérieux les risques d’accident liés aux chariots élévateurs

En Europe, on estime que les chariots élévateurs sont impliqués chaque année dans :

  • Environ 83 000 accidents
  • Environ 5 200 blessures entraînant une incapacité permanente
  • Plus de 100 décès

Pour en savoir plus sur la dangerosité des chariots élévateurs, il est intéressant de regarder ce qu’il se passe outre-Atlantique. Les chiffres relatifs aux accidents de chariots élévateurs aux États-Unis sont disponibles en ligne. L’OSHA (Occupational Safety and Health Administration) estime que les accidents de chariots élévateurs entraînent chaque année :

  • Environ 62 000 blessures sans gravité
  • Environ 35 000 blessures graves
  • Environ 85 décès
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Il convient de noter que dans certaines de ces catégories, les victimes peuvent être des piétons plutôt que des caristes. (Une analyse réalisée en Grande-Bretagne a révélé que dans 43 % des cas, les chariots élévateurs avaient heurté une personne autre que le conducteur.)

L’OSHA estime qu’environ 70 % des accidents impliquant des chariots élévateurs aux États-Unis pourraient être évités si les entreprises mettaient en œuvre des politiques de formation plus rigoureuses.

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