Santé et sécurité

Hygiène et sécurité

Par Mark Nicholson

Septembre 2013

Ware house health & safety best practice

Où vous situez-vous ?

Les statistiques sur les incidents et accidents graves servent de bases essentielles pour améliorer la sécurité au travail. Elles nous aident à comprendre l’ampleur des problèmes et à identifier les sujets nécessitant une action urgente.

Mark Nicholson a constaté qu’il est difficile de trouver des statistiques sur le secteur de la logistique. Il a interrogé l’Association de Transport de Fret sur son nouveau système de comparaison concernant la sécurité.

Bien que les lois sur la santé et la sécurité varient d’un pays de l’UE à un autre, elles partagent certains éléments, tels celui de la Directive cadre sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail (1989). Les règles nationales comportent beaucoup de similarités. Un des principes reconnus de tous est la nécessité de signaler les incidents au travail, ce qui signifie – en théorie – que tous les gouvernements disposent d’un bon point de départ pour analyser et comparer les performances de sécurité.

L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) recueille des statistiques auprès des agences de chaque pays. Elles sont regroupées, analysées et communiquées à Eurostat, l’office statistique de la Commission européenne. Chaque pays ayant son propre système et ses propres critères de collecte des données, les informations ne peuvent pas toujours être comparées directement. Cependant, il existe suffisamment d’accords pour permettre de tirer quelques conclusions très utiles.

Par exemple, si l’on veut savoir combien d’accidents se produisent chaque année dans l’industrie du fret routier, on devrait pouvoir trouver un rapport Eurostat contenant les chiffres pertinents…

En pratique, il n’est pas possible de répondre à cette question, même au sein d’un seul pays. Quand un incident lié à un véhicule de fret survient, certaines industries le signalent sous un nom et d’autres industries sous un autre nom. Ensuite, les organisations gouvernementales qui gèrent ces statistiques réunissent les statistiques de plusieurs industries dans des catégories beaucoup plus larges, telles que « logistique du fret routier ».

En outre, certains pays, comme le Royaume-Uni, signalent les incidents routiers différemment des incidents qui concernent les même véhicules, mais se produisant sur un lieu de travail.

Résultat, il n’existe pas de moyen facile de connaître le degré de sécurité de la logistique, ou de comparer les performances de sécurité de votre entreprise à celles d’une entreprise « moyenne », en examinant les rapports d’Eurostat ou des différentes agences nationales.

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Données demandées aux participants à l’étude de comparaison de la FTA.

« Résultat, il n’existe pas de moyen facile de connaître le degré de sécurité de la logistique, ou de comparer les performances de sécurité de votre entreprise à celles d'une entreprise « moyenne », en examinant les rapports d'Eurostat ou des différentes agences nationales. »

Un nouveau système de comparaison

Pour surmonter ce problème, le Groupe de travail sur la sécurité relative à la logistique de l’Association de Transport de Fret (FTA) britannique a mis au point un nouveau système de comparaison.

La FTA est une organisation d’adhérents qui représente des opérateurs de véhicules de transport de fret et des expéditeurs de fret routier. Son Groupe de travail sur la sécurité relative à la logistique a été créé en 2010 afin de réduire les niveaux de décès, blessures et maladies liés au travail dans le secteur de la logistique.

Des connaissances et expériences très diverses sont communiquées au groupe par 36 organisations adhérentes, qui représentent non seulement les entreprises de logistique tierces traditionnelles, mais aussi les prestataires de transport de colis, les coursiers et les services express, dans des secteurs tels que le commerce de détail, l’alimentation et les boissons, les réseaux d’utilité publique et le traitement des déchets. Il est important de souligner que ce groupe rassemble des spécialistes du transport aussi bien que des spécialistes de la sécurité, dont la participation commune est vitale pour parvenir à progresser.

À long terme, le groupe identifiera les problèmes principaux et permettra d’améliorer la sécurité en déterminant, partageant et promouvant les bonnes pratiques de l’industrie. Cependant, avant qu’il n’y parvienne efficacement, il a besoin de données, comme l’explique Sally Thornley, directrice de la conformité à la FTA :

« Notre première étape consiste à identifier et à mesurer les problèmes. Nous ne pouvons pas espérer améliorer une situation avant de l’avoir comprise. Les statistiques sur la sécurité relative à la logistique sont très difficiles à extraire des chiffres du RIDDOR*. En fait, les incidents routiers ne sont même pas inclus dans ces ensembles de données. La seule façon d’avancer, c’est de rassembler nos propres données. »

Le groupe a décidé de se concentrer sur un petit nombre d’indicateurs-clés de performance quantifiables. Nous devions pour cela obtenir des informations que les adhérents de la FTA trouveraient utiles, mais sans trop leur prendre de temps. En outre, nous étant aperçus que les procédures et systèmes d’enregistrement des incidents variaient d’une entreprise à l’autre, nous avons conservé uniquement les mesures que nous pouvions facilement comparer.

 

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Au Royaume-Uni, les décès et les blessures sont classés différemment selon s’ils concernent des employés, des visiteurs ou des membres du public.

« Notre première étape consiste à identifier et à mesurer les problèmes. Nous ne pouvons pas espérer améliorer une situation avant de l’avoir comprise. Les statistiques sur la sécurité relative à la logistique sont très difficiles à extraire des chiffres du RIDDOR*. En fait, les incidents routiers ne sont même pas inclus dans ces ensembles de données. La seule façon d’avancer, c’est de rassembler nos propres données. »

Sally Thornley, directrice de la conformité à la FTA

Les contributeurs en retireront une sorte de miroir de leurs propres performances de sécurité, ainsi qu’un aperçu des performances de l’industrie dans son ensemble. »

Au début, un petit nombre d’entreprises ont rempli un simple formulaire de demande de données, que la FTA a distribué début 2013. Les chiffres des entreprises étaient conservés de manière anonyme. Au fur et à mesure de l’augmentation des données, le groupe a décidé d’obtenir assez d’informations pour comparer des secteurs spécifiques de l’industrie de la logistique.

Indicateurs clés de performance (KPI)

Le niveau de gravité d’un incident hors réseau routier est classé différemment de celui des incidents sur réseau routier, du moins au Royaume-Uni. Dans tous les cas, les décès et les blessures sont classés différemment selon s’ils concernent des employés, des visiteurs ou des membres du public. Pour les incidents hors réseau routier, les catégories utilisées dans le système de comparaison seront :

1. Décès
2. *RIDDOR (assez graves pour nécessiter le signalement d’une blessure)
3. Temps perdu (pas de blessure, mais retards de fonctionnement)

Pour les incidents sur réseau routier, les
catégories seront :

1. Décès
2. Blessures (non mortelles)
3. Dommages seulement (pas de blessures)

Dans les comparaisons, les incidents hors réseau routier seront exprimés pour 1 000 employés.

Pour les incidents sur réseau routier, le facteur qui multiplie le risque n’est pas le nombre d’employés, mais soit la distance parcourue par les véhicules, soit, si les distances sont assez courtes, le nombre de véhicules. Les données seront donc exprimées en termes d’incidents par million de miles (1,6 million de km) et par millier de véhicules.

Et ensuite ?

Sally Thornley, de la FTA, ajoute : « En recevant les graphiques et les tableaux montrant leurs propres chiffres KPI et ceux de l’industrie en entier, les sociétés participantes pourront examiner leur propre performance de sécurité et se comparer aux autres. Elles pourront voir les domaines dans lesquels elles réussissent et ceux où elles pourraient s’améliorer.

Pour le Groupe de travail sur la sécurité relative à la logistique de la FTA, les chiffres seront utilisés pour diriger nos activités. Ainsi, nos efforts se concentrent sur les domaines présentant le plus de risques, et sur l’identification des bonnes pratiques ayant un effet positif sur notre performance. En outre, ces chiffres permettront d’étayer les discussions permanentes entre le Health and Safety Executive (HSE – organisme britannique sur la santé et la sécurité) et notre industrie.

« En recevant les graphiques et les tableaux montrant leurs propres chiffres KPI et ceux de l’industrie en entier, les sociétés participantes pourront examiner leur propre performance de sécurité et se comparer aux autres. »

Sally Thornley, directrice de la conformité à la FTA

En cette époque de “gouvernement réduit”, cette industrie devrait être applaudie pour la façon dont elle traite ses propres problèmes et promeut les bonnes pratiques. Une étape importante consiste à commencer par mesurer la performance à l’échelle de l’industrie. Comme le savent tous les bons dirigeants, on ne peut pas gérer sans mesurer. »

* *Au Royaume-Uni, les incidents doivent être enregistrés dans le cadre du dispositif RIDDOR de 1995 (réglementations sur le signalement des incidents dangereux, des maladies et des blessures).

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