Manutention

Démystifier les choix de palettes

Par Mark Nicholson

Mars 2014

Vos palettes sont-elles adéquates ?

On accorde souvent beaucoup d’attention à des systèmes très perfectionnés de manutention, de stockage et de transport, mais l’efficacité et la rentabilité de la chaîne logistique peuvent être compromises par un détail aussi simple qu’un mauvais choix de palettes.

Mark Nicholson examine les questions soulevées, notamment pour savoir si le bois doit être remplacé par le plastique.

La qualité et l’état des palettes affectent leur capacité à supporter les charges. Si une palette s’effondre parce que le poids est trop lourd, les résultats peuvent être désastreux, surtout d’une grande hauteur. Les dommages infligés aux marchandises, aux rayonnages et aux machines peuvent être extrêmement coûteux, sans parler du risque de blessure grave pour le personnel.

Comme pour de nombreux investissements, il est intéressant d’acheter des produits de bonne qualité qui dureront plus longtemps et conserveront leur solidité. À long terme, le remplacement fréquent de palettes de qualité inférieure coûte davantage.

Les palettes doivent être inspectées régulièrement pour y détecter les dommages et signes de fragilité éventuels. Cette inspection doit aussi identifier les morceaux de bois qui dépassent ou risquent de se détacher et pourraient se coincer dans les rayonnages, créant un risque de chute des marchandises.

Dans les systèmes d’entreposage automatique, même les petits défauts de palette peuvent suffire à enrayer une machine. Cette information doit d’ailleurs être prise en compte lors de la conception du système, car les niveaux de tolérance peuvent permettre les petites imperfections.

Reinforced warehouse racking

Le renforcement des rayonnages avec des panneaux et des barres en métal peuvent apporter un soutien supplémentaire, mais des palettes résistantes restent l’option la plus sûre. Photo : Crepa.

« Les palettes doivent être inspectées régulièrement pour y détecter les dommages et signes de fragilité éventuels. Cette inspection doit aussi identifier les morceaux de bois qui dépassent ou risquent de se détacher et pourraient se coincer dans les rayonnages, créant un risque de chute des marchandises. »

Crepa, spécialiste en chariots élévateurs et équipements d’entrepôt, qui fournit produits et conseils à divers clients et entreprises du Benelux, calcule les capacités des rayonnages en supposant que toutes les palettes sont de bonne qualité. Comme système de secours, Crepa peut recommander plusieurs solutions, notamment des plateaux en bois et des barres transversales en acier, qui réduiront l’impact des palettes fragilisées.

Une bonne façon d’obtenir des palettes de qualité homogène est de les louer au lieu de les acheter. C’est alors le loueur de palettes qui est responsable de l’inspection, de la réparation et du remplacement des palettes. Si vous choisissez un service complet, le loueur de palettes se chargera aussi de la tâche administrative fastidieuse consistant à retrouver les palettes et à les remporter.

« Une bonne façon d'obtenir des palettes de qualité homogène est de les louer au lieu de les acheter. »

Bois ou plastique ?

Même si vous optez pour la location, il vous faudra choisir le type de palettes à utiliser. Une réglementation récente de l’Union européenne sur le bois, visant à empêcher la vente de bois récolté de manière illégale, a incité de nombreuses entreprises à se tourner vers les palettes en plastique.

Les utilisateurs doivent maintenant connaître – et pouvoir prouver – l’origine de leurs palettes en bois et du bois dont elles sont faites. Inévitablement, certaines personnes penseront que le plastique est une façon d’éviter totalement cette formalité et les pénalités éventuelles. Il existe de nombreux autres arguments en faveur et en défaveur des palettes en plastique, résumés ci-dessous.

LPR – La Palette Rouge – est le deuxième plus gros loueur de palettes en Europe. Présent au Benelux, en France, en Allemagne, en Italie, au Portugal, en Scandinavie, en Espagne et au Royaume-Uni, LPR propose des solutions en plastique si nécessaire, mais pense que les palettes en bois restent le choix idéal dans la plupart des cas.

Jane Gorick, directrice générale de LPR au Royaume-Uni, explique : « Le bois reste la matière principale du secteur PGC (produits de grande consommation) en raison du coût, de la facilité des réparations et de l’aspect écoresponsable ; il représente 90 % du marché britannique des palettes. »

Hygiène

Il semble évident que les palettes en plastique sont plus faciles à laver et à désinfecter, et qu’elles garantissent l’absence de poussière, de saleté et d’organismes vivants. Ce à quoi Jane Gorick répond : « Bien que les palettes en bois et celles en plastique offrent des avantages différents selon les situations, il existe sur l’hygiène et la qualité plusieurs idées préconçues qui doivent être remises en question. Par exemple, il est prétendu que les palettes en plastique conviennent bien au transport d’aliments, car ce serait un matériau plus hygiénique. Non seulement c’est faux, mais les aliments sont toujours entourés d’un emballage protecteur et, donc, ne sont jamais en contact avec les palettes. Quelle que soit leur matière, les palettes ne seront propres que dans la mesure où leur environnement est propre.

En fait, LPR travaille exclusivement dans les secteurs des aliments et des PGC, ce qui signifie que nos palettes ne peuvent pas être contaminées par des produits tels que le compost ou le diesel. En réalité, toutes les palettes doivent être traitées afin d’éviter les moisissures et, au minimum, nous exigeons que nos palettes en bois fassent l’objet d’un traitement thermique. Si cela n’est pas possible, les fabricants peuvent utiliser Sinesto B – un conservateur de qualité alimentaire, si sûr qu’on pourrait manger directement sur nos palettes traitées ! »

Qualité et solidité

Pour ce qui est de la solidité et de la qualité, l’un des points forts des palettes en plastique est que leurs dimensions et capacité de charge restent identiques utilisation après utilisation. De plus, elles sont sans clous ni bords coupants et échardes, qui peuvent abîmer les mains et les produits.

La directrice générale britannique de LPR affirme qu’avec un bon contrôle qualité, une palette en bois peut répondre à toutes les exigences :
« Une palette LPR effectuera, en moyenne, 28 800 km pendant sa durée de vie. Une palette doit donc être d’une qualité suffisante pour faire face à divers systèmes et processus automatisés, ainsi qu’aux différents systèmes de rayonnages. Qu’il soit automatisé ou manuel, le volume des systèmes de stockage et de transport est tel qu’il est extrêmement important de choisir des palettes selon des critères de qualité très stricts. »

Jane Gorick fait remarquer que les palettes en plastique endommagées présentent leurs propres inconvénients : « La maintenance régulière et les réparations sont beaucoup plus faciles avec le bois qu’avec le plastique. Les échardes et les bords coupants, qui résultent des dommages subis par les palettes en plastique, peuvent causer plus de problèmes que leurs équivalents en bois. »

Néanmoins, les palettes en plastique présentent des avantages qui peuvent influencer votre choix dans certaines situations. Le fait qu’elles résistent à l’humidité, aux acides faibles et aux alcalis pourrait en être un.

La « plasticité » de leur forme en est un autre, car elle permet une variété infinie de formes pour répondre à des besoins spécifiques. Par exemple, la légèreté de certaines permet de limiter les coûts de fret aérien et le fait qu’elles peuvent s’emboîter permet d’économiser de la place lors du transport et du stockage des palettes vides.

EU_Pallet_content_images_750x400_1

LPR – La Palette Rouge – Jane Gorick, directrice générale pour le Royaume-Uni, avec les palettes rouges caractéristiques de l’entreprise. Photo : LPR.

Problèmes environnementaux

En leur faveur, d’après les études réalisées, les palettes en plastique durent dix ans ou plus avant de nécessiter un recyclage, c’est-à-dire environ dix fois la durée des palettes en bois. Elles peuvent être faites en plastique recyclé et, quand leur durée utile est terminée, elles peuvent être à nouveau broyées et servir à fabriquer d’autres produits en plastique.

Pour Jane Gorick, de LPR, le bois est sans aucun doute l’option la plus écologique : « Contrairement aux palettes en plastique, qui doivent être fabriquées en utilisant divers ingrédients pétrochimiques, dans le cadre d’un processus utilisant beaucoup d’énergie, les palettes en bois proviennent d’une ressource naturelle. Le processus nécessaire pour transformer le bois brut en palettes est minime. En outre, le bois des palettes peut être commandé auprès de forêts gérées et renouvelables. »

De plus, LPR fait remarquer que le recyclage des palettes en plastique consomme de grandes quantités d’énergie et d’argent, alors que la réutilisation et le recyclage du bois est facile et bon marché. Dans le passé, les produits chimiques virulents utilisés pour traiter le bois inquiétaient quant au recyclage du bois, mais de nos jours, le traitement thermique et les conservateurs actuels ont surmonté cet obstacle.

Print

Commentaires

Laisser une réponse

Your email address will not be published.