Manutention

Quelles sont les prochaines tendances et quelles conséquences pour votre entreprise ?

Par Gian Schiava

Mars 2021

Tendances et influences dans le secteur de la manutention en 2021

2020 n’aura pas été une année facile, ce n’est rien de le dire. Gian Schiava nous livre quelques tendances pour cette année.

La crise économique et les restrictions sanitaires actuelles ont eu des répercussions sur les sociétés comme sur les employés. Pourtant, nous savons que les situations difficiles créent souvent de nouvelles opportunités pour les sociétés, petites ou grandes. Par exemple, bon nombre de restaurateurs ont lancé leurs services de plats à emporter pour tenter de garder la tête hors de l’eau.

Les grandes surfaces, en particulier dans l’agroalimentaire et le textile, se sont adaptées en mettant l’accent sur la vente en ligne. E-Commerce News indique un chiffre d’affaires prévu de 717 milliards d’euros en Europe fin 2020, soit une augmentation de 12,7 pour cent par rapport à 2019. Cette croissance est moins rapide, évidemment, que les 14,2 pour cent enregistrés l’année dernière, mais au vu des perturbations subies en 2020, c’est un chiffre encourageant.

Sur les marchés de vente en ligne matures, comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas, les entreprises ont maintenu, voire légèrement amélioré leur position. Et dans des pays comme l’Espagne et en Europe de l’Est, le pourcentage d’acheteurs en ligne a connu une augmentation spectaculaire. On prévoit également une augmentation des ventes en ligne entre professionnels en raison des mesures de distanciation sociale qui durent et d’un télétravail qui va probablement perdurer.

Si 2021 promet d’être l’année d’une relance économique à pas feutrés et d’une domination des ventes en ligne, que cela signifie-t-il pour les personnes qui travaillent dans le secteur de la manutention ? Observons de plus près le Logistics Trend Radar annuel, une étude conduite par DHL parmi des milliers de professionnels. Bien que ce rapport traite également des tendances à long terme et des problèmes de chaîne logistique dans son ensemble, nous ciblerons principalement les points qui changent véritablement la donne et leurs effets sur la manutention :

Dans un avenir proche, les professionnels prévoient de développer de nouvelles approches pour atteindre le client. Les nouveaux concepts de vente omnicanale incluent le webrooming, selon lequel les clients recherchent des produits en ligne avant de les acheter en boutique, qui s’oppose au showrooming, où les clients recherchent les produits en boutique avant de l’acheter ailleurs en ligne.

On voit également émerger la tendance du « commerce no-line », dans lequel les frontières entre les canaux de vente sont supprimées de la perception du client. Ce mélange des canaux de vente implique que les livraisons, le traitement des commandes et les retours soient rassemblés via une intégration technologique et un partage de données, non seulement au sein de l’entreprise, mais surtout entre les partenaires et les fournisseurs.

L’autre tendance du moment est celle dont nous avions parlé dans un précédent article d’Eureka1. Il s’agit de la transformation du travail dans le secteur de la logistique, en raison d’une automatisation des procédés, d’une population vieillissante et de l’arrivée de la nouvelle génération d’employés. Désormais, nous pouvons peut-être développer un peu ce point à la lumière des leçons tirées de la crise de l’année dernière. Les humains vont devoir faire face à des robots collaboratifs, à des systèmes de travail flexibles, à un apprentissage continu et à la nécessité d’acquérir de nouvelles compétences.

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Travailler avec des robots collaboratifs (cobots).

Les entreprises vont devoir veiller non seulement à faire évoluer leurs employés, mais également à faire tout leur possible pour garder leur personnel pour l’avenir. Entre autres exemples de ce qui se profile à l’horizon, les entrepôts doivent prêter particulièrement attention à l’ergonomie des nouveaux équipements pour réduire le stress et les blessures. Concernant le développement des chariots élévateurs, le facteur humain est plus que jamais considéré comme le plus important dans la productivité des machines.

Exemple un peu moins pertinent, car cela concerne principalement la chaîne du froid : le traitement et la livraison de marchandises à température régulée via des réseaux classiques sont en plein essor. Nous sommes désormais habitués à faire nos courses, à commander des repas et à acheter des produits pharmaceutiques en ligne, et nous donnons ainsi du fil à retordre aux fournisseurs qui doivent prélever, conditionner et transporter les commandes tout en contrôlant la température. Au vu de ce constat, l’industrie doit développer d’autres procédés spéciaux et systèmes de conditionnement en chaîne du froid.

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Pour les concepteurs de chariots élévateurs, répondre aux besoins des opérateurs devient une priorité.

2. Technologie

Dans ce domaine, les deux facteurs les plus décisifs augmentent l’importance de la logistique axée sur les données. En premier lieu, il y a l’Internet des Objets, qui donne la possibilité de connecter pratiquement tout à tout. Les machines et les objets peuvent envoyer, recevoir, traiter et stocker des informations, voire même devenir des entités autonomes. Ils fournissent de nouvelles informations aux prestataires logistiques et leur permet de mieux gérer leurs activités. Ces informations sont également améliorées grâce à l’analytique des big data. Les quantités de données rassemblées auprès de diverses sources de la chaîne logistique sont considérables et peuvent être utilisées pour améliorer les opérations.

La robotique et l’automatisation vont probablement connaître un véritable essor, et pas seulement en raison d’une meilleure productivité ou de performances accrues. Comme indiqué précédemment, c’est essentiel pour garder les employés. Une hygiène et une santé améliorées, une réduction des tâches répétitives ou physiquement ardues, deviennent alors des facteurs majeurs pour décider d’un nouvel équipement. Alors que les véhicules automatisés (comme les AGV2) s’occupent des tâches les plus ingrates, le personnel peut être affecté à un travail plus complexe et plus gratifiant.

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AGV (véhicule automatisé) transportant les marchandises vers le préparateur.

En ce qui concerne les chariots élévateurs et transpalettes, nous prévoyons une démocratisation des modèles à batterie au lithium3.
La nécessité d’augmenter le rendement, notammentdans le prélèvement de commande, peut être satisfaite par une réduction des temps d’arrêt grâce à ces sources d’alimentation à charge rapide et sans maintenance.

La relance économique en 2021 risque d’être fragile, et certaines entreprises ne survivront pas aux conséquences de 2020. Ce qui est sûr, c’est que les secteurs de la logistique et de la manutention compteront parmi les premiers à en profiter lorsque les marchés repartiront.
Et surtout, cette année passée nous a appris qu’une logistique bien conçue est désormais indispensable à la survie de nos sociétés.

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La demande de chariots élévateurs à batterie lithium augmente.

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