Santé et sécurité

Situations explosives pour les chariots élévateurs

Par Ruari McCallion

Mars 2015

Preparing forklift trucks for operation in hazardous environments

Extreme Sensitivity

La préparation des chariots élévateurs pour les environnements à risques et dangereux est un travail de professionnel. Ruari McCallion a reçu de Pyroban des informations sur la réglementation et les modifications appropriées.

Cat® Lift Trucks peut certifier que ses chariots conviennent à la plupart des environnements de manutention mais dans certaine situations, un traitement spécifique est nécessaire.

Les produits chimiques et les explosifs sont évidemment dangereux, tout comme les gaz industriels, mais même les articles de consommation courante comme les aliments et les boissons peuvent s’avérer dangereux. Dans les bonnes (ou plutôt les mauvaises !) conditions, même la levure et la farine peuvent être explosives. Heureusement, pour les environnements dangereux ou difficiles, on peut trouver de l’aide et des conseils.

« Il existe une législation européenne abondante concernant les matières et les environnements dangereux, ainsi que les mesures nécessaires pour y faire face et supprimer les risques », explique Matthew Shirkie, Directeur Commercial Industriel, EMEA, chez Pyroban. D’autres pays ont leurs propres règlements. Certains, comme la Chine, peuvent demander des modifications complémentaires et supérieures à celles de l’Europe.

« La législation européenne se trouve dans deux directives ATEX (ATmosphères EXplosives) : ATEX 1999/92/CE, qui couvre les industries qui opèrent dans des atmosphères potentiellement explosives ; et ATEX 94/9/CE, qui concerne les industries fournissant des équipements pour les zones dangereuses. »

Les deux directives ont été appliquées dans les différents États de l’UE, sous forme de lois nationales. Par exemple, la directive DSEAR (réglementation sur les substances dangereuses et les atmosphères explosives) s’est traduite au Royaume-Uni par la directive ATEX.

Éviter les étincelles

Certaines exigences sont des précautions logiques de base. Par exemple, la directive ATEX 1999/92/CE exige que les entreprises empêchent la formation d’atmosphères explosives sur le lieu de travail ou (si cela est impossible) évitent toute inflammation dans les atmosphères explosives. Ces directives forment un cadre et définissent des normes communes claires qui s’appliquent à l’ensemble de l’UE.

Si certains matériaux sont d’évidence reconnus comme potentiellement dangereux à manier par la plupart des gens, même par les profanes et les non-experts, d’autres sont moins facilement perçus comme étant dangereux.

« Par exemple, le danger de la farine, c’est que de fines particules peuvent être explosives si elles sont en suspension dans l’air dans un espace confiné. Une simple étincelle provenant d’un chariot élévateur peut alors déclencher une explosion catastrophique, explique Matthew Shirkie.

La première étape, pour éviter les désastres et garantir un environnement de travail sûr, c’est d’effectuer une “évaluation des risques graves”. » Il faut notamment mesurer le taux de risque des atmosphères et toute source d’inflammation potentielle. Une étude systématique identifiera et classera les zones, à l’intérieur des locaux, où existent des atmosphères explosives potentielles. »

 

« Par exemple, le danger de la farine, c'est que de fines particules peuvent être explosives si elles sont en suspension dans l'air dans un espace confiné. Une simple étincelle provenant d'un chariot élévateur peut déclencher une explosion catastrophique. »

L’identification de ces zones permettra de connaître le standard de l’équipement certifié à y installer. Il s’agit de : Zone 1 (risque élevé de gaz / vapeurs), Zone 2 (risque moyen de gaz / vapeurs), Zone 21 (risque élevé de poudre / poussière) et Zone 22 (risque moyen de poudre / poussière). [See Classification des zones dangereuses]

Les « sources d’inflammation actives » (qui peuvent causer des explosions) vont des flammes nues à la foudre, en passant par les radiations et (très important dans le cas des chariots élévateurs) les étincelles dues aux frottements mécaniques et les étincelles électriques, entre autres.

« Les zones dangereuses ont été identifiées et clairement signalées, selon leur classification et, conformément à la directive ATEX 94/9/CE, les équipements tels que les chariots élévateurs, les moteurs diesel, les quais d’accès, les balayeuses et les grues doivent, soit être conformes et conçus pour ces zones, soit être transformés, afin de pouvoir y être utilisés, poursuit Matthew Shirkie. La classification de ces équipements correspond directement au risque des zones dans lesquelles ils seront utilisés. » [See Classification des zones dangereuses].

Formation et modifications
Un fonctionnement sans risque nécessite que les caristes soient correctement formés pour effectuer des opérations dangereuses, mais l’équipement qu’ils utilisent doit aussi être adapté à cet objectif. La conformité de l’équipement est une activité de conversion dans laquelle le groupe Pyroban est spécialisé. Il a des succursales au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Chine et à Singapour pour modifier les chariots élévateurs et autres engins de manutention afin d’assurer la conformité à la directive ATEX.

« Ils ne doivent produire aucune source d’inflammation. « Les équipements courants ont des interrupteurs, des surfaces chaudes et même de l’électricité statique provenant des sièges. Pyroban dépose les éléments du chariot et reparsdu châssis nu pour évaluer chaque élément de l’équipement, y compris les garnitures de freins, les pneus, les systèmes électriques et l’éclairage, les moteurs d’essuie-glace et les températures du moteur. Après être remontés, Pyroban certifie qu’ils ne causeront pas d’explosions. Pyroban essaie de parvenir à la certification en modifiant le moins possible d’éléments. »

Les Zones 1 peuvent accepter des chariots élévateurs électriques de catégorie 2G encore équipés de leur moteur CC d’origine, entièrement enfermé dans un caisson anti-explosion. Les chariots élévateurs de catégorie 3G, qui fonctionnent dans les Zones 2, sont généralement équipés de coffrages autour des moteurs CC, qui empêchent les gaz de pénétrer pendant 60 secondes. De plus, le système Pyroban détecte les gaz et éteint le chariot électrique si nécessaire. Les moteurs à courant alternatif ne créent pas d’étincelle en fonctionnement normal ; ils utilisent une technologie différente de celle du coffrage à 60 secondes.

Fonctionnement au frais
« Les chariots élévateurs à moteur diesel sont modifiés pour que la température de fonctionnement du moteur soit ramenée au-dessous du niveau de la catégorie requise, explique Matthew Shirkie. Une gaine de refroidissement par eau refroidit les gaz d’échappement et des sondes de température sont installées pour surveiller la température du moteur, des gaz d’échappement et du collecteur. »

En outre, Pyroban empêche l’ingestion de gaz, qui peut entraîner une survitesse et générer des flammes d’échappement, en utilisant des soupapes d’arrêt et des pare-étincelles.

« Une fois qu’un chariot élévateur a été modifié pour répondre aux normes de sécurité nécessairement élevées, une bonne maintenance est essentielle pour veiller à ce qu’il reste conforme, souligne Matthew Shirkie. Toute révision faite par des techniciens non formés est fortement déconseillée, car des procédures qui ne sont pas totalement conformes peuvent compromettre la protection contre les explosions en quelques secondes. »

Un fonctionnement sans risque nécessite que les caristes soient correctement formés pour effectuer des opérations dangereuses, mais l'équipement qu'ils utilisent doit aussi être adapté à cet objectif.

Les atmosphères qui ne sont pas potentiellement explosives ne sont pas les seules difficultés auxquelles les caristes doivent faire face. Par exemple, la chaleur et la poussière des fonderies d’aluminium peuvent boucher les filtres et accélérer l’usure des composants de la machine. La chaleur est telle qu’elle peut faire fondre les gyrophares. Al Bahar, concessionnaire de Cat® Lift Trucks au Moyen-Orient, a proposé des gyrophares pourvus d’un LED avec une lentille dans un matériau.

Les champs électromagnétiques qui environnent les fonderies d’aluminium sont suffisamment forts pour effacer les cartes de crédit et perturber les équipements électriques. C’est pourquoi ce type d’activité utilise des chariots élévateurs diesel, même à l’intérieur des locaux, plutôt que des chariots électriques. Par ailleurs, les chariots diesel sont moins susceptibles d’enflammer la poudre de bauxite très fine en suspension dans l’air.

Des modifications sont également effectuées pour veiller à ce que les filtres à air ne se bouchent pas et à ce qu’aucune poussière n’entre dans le système de lubrification. Même les pneus sont différents : ce sont des pneus pleins, qui donnent la même souplesse que des pneus normaux, mais sans risque de crevaison.

De même, à l’autre extrême, Cat® Lift Trucks parraine un projet de l’université d’Utrecht, qui a envoyé un véhicule solaire en Antarctique. Preuve que, quel que soit le défi, par toutes les situations et par toutes les températures, Cat® Lift Trucks est capable de relever les challenges par son savoir-faire.

Classification des zones dangereuses

Hazardous area classification chart

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