Technique pour réduire la consommation de carburant du parc

Les prix du pétrole étant susceptibles de rester à plus de 100 $ le baril et de grimper à l’avenir, les façons de réduire la consommation de carburant d’un parc de chariots élévateurs arrivent enfin sous le microscope.

Gay Sutton signale des initiatives de petite et de grande taille qui peuvent avoir un impact cumulatif sur les coûts.

En avril, cette année, le prix du pétrole a passé la barre des 100 $ et atteint les 125,9 $ lorsque les troubles en Libye ont interrompu l’approvisionnement en Europe.

Le prix du pétrole, comme celui des autres marchandises, dépend largement de l’offre et de la demande. Une offre réduite fait monter les prix. Entre-temps, lorsque la demande a chuté vertigineusement pendant la récession économique mondiale de 2008 à 2009, les prix ont chuté jusqu’à 30 $ le baril. Au moment où cet article a été écrit, le prix du Brent Crude, qui sert de référence pour deux tiers des prix pétroliers du monde, était descendu à 106 $ le baril en réaction aux préoccupations économiques aux États-Unis et en Europe. Bien qu’il soit toujours influencé par les événements économiques et politiques, il y a une tendance sous-jacente plus grave qui, en fin de compte, dicte les prix.

Les projections de Macquarie Capital, basées sur les données actuelles, montrent que la consommation augmente inexorablement et pourrait bien dépasser l’offre disponible au cours des 5 ou 10 prochaines années, ce qui ferait inexorablement monter le prix encore davantage. Avec ces perspectives sombres concernant l’avenir, les entreprises ont tout intérêt à tourner leur attention vers la réduction de consommation du carburant pour leurs opérations de chariots élévateurs, dans le cadre de leur projet de réduction de consommation d’énergie.

« Il n’existe pas de solution simple pour économiser des litres de carburant, explique Remke Van Ommeren, directeur des produits chez Crepa, concessionnaire Cat® Lift Trucks aux Pays- Bas. Toutefois, plusieurs mesures peuvent être prises qui, ajoutées les unes aux autres, peuvent réduire la consommation de carburant de manière significative. » Un grand nombre de ces mesures reposent inévitablement sur le bon sens et une discipline opérationnelle, telle que l’utilisation du véhicule adéquat pour une tâche.

« Avec ces perspectives sombres concernant l’avenir, les entreprises ont tout intérêt à tourner leur attention vers la réduction de consommation du carburant pour leurs opérations de chariots élévateurs, dans le cadre de leur projet de réduction de consommation d’énergie. »

Les habitudes des caristes jouent un grand rôle dans la consommation de carburant. Par exemple, la façon dont un cariste peut accélérer pour augmenter la puissance peut consommer beaucoup de carburant. Et plus le chariot est gros, plus la note peut être salée.

Les habitudes des caristes jouent un grand rôle dans la consommation de carburant. Par exemple, la façon dont un cariste peut accélérer pour augmenter la puissance peut consommer beaucoup de carburant. Et plus le chariot est gros, plus la note peut être salée.

Par ailleurs, de nombreux formateurs de caristes incluent maintenant des modules de protection de l’environnement et d’économie de carburant à leur programme. Donc, vous pouvez chercher cette option, ou bien l’intégrer à votre calendrier de formation en interne.

L’utilisation de la technologie peut aider à renforcer les bonnes pratiques sur le lieu de travail. « De nombreux chariots modernes sont équipés de systèmes de gestion de moteur qui éteignent automatiquement le moteur s’il est resté inutilisé pendant un certain délai, poursuit Remke Van Ommeren. Et d’autres technologies similaires peuvent certainement être modifiées. Le retour sur investissement peut être obtenu assez rapidement, selon le nombre d’heures par jour d’utilisation d’un chariot. »

Ces systèmes de gestion peuvent aussi porter sur d’autres facettes de l’utilisation des chariots. Ainsi, en liant le code d’identification de l’opérateur à l’utilisation du chariot et à la consommation de carburant, il est possible de comparer la performance du conducteur et d’identifier les gros consommateurs de carburant. Ensuite, c’est à la direction de corriger les comportements, en s’appuyant sur les faits.

« On peut identifier les opérateurs qui, disons, y vont un peu fort, explique David Ellison, directeur exécutif de la FLTA. Vous pouvez les former à être plus économes ou les employer à un autre poste dans l’entreprise. »

“Meanwhile, many lift truck training providers now include elements of environmental best practice and fuel efficiency in their training programme...”

Selon Remke Van Ommeren, un système similaire est en vigueur dans les aéroports des Pays-Bas. Chaque fois qu’un chariot élévateur, ou tout autre véhicule d’aéroport d’ailleurs, passe à la pompe, la société de carburant émet une facture ordinaire pour le carburant, mais aussi un rapport détaillant chaque numéro de chariot, son code de service, la quantité de carburant nécessaire pour remplir le réservoir et à quel moment le remplissage a eu lieu. « Les directeurs trouvent que c’est un excellent outil pour vérifier la consommation de carburant et corriger le comportement du cariste, poursuit-il. Les bons gestionnaires peuvent même le transformer en concours de celui qui sera le plus économe en carburant. »

Un autre facteur important qui agit sur la consommation de carburant est l’agencement du site et les distances parcourues par les chariots quotidiennement – que ce soit dans un entrepôt, une usine ou un chantier. Et ceci s’applique autant aux chariots élévateurs électriques qu’aux chariots à moteur thermique en extérieur.

« En liant le code d’identification de l’opérateur à l’utilisation du camion et à la consommation de carburant, il est possible de comparer la performance du conducteur et d’identifier les gros consommateurs de carburant. Ensuite, c’est à la direction de corriger les comportements, en s’appuyant sur les faits. »

Dans un site récent, l’agencement est sans doute déjà optimisé. Mais il vaut mieux régulièrement vérifier les voies de circulation et la position relative des aires de stockage, des aires de stationnement des chariots, des points d’arrivée des marchandises et des points de livraison à travers le site, notamment s’il y a de nouvelles introductions fréquentes de produits, de nouvelles tâches, etc.

Les modifications structurelles d’un site peuvent ne pas être rentables ni faisables, mais de simples changements de circulation ou d’aires de stationnement des chariots, par exemple, peuvent aboutir à un raccourcissement substantiel des trajets et donc à des économies de carburant. Et ceci peut être encore plus spectaculaire dans une usine ancienne. « Si vous avez un vieil entrepôt, par exemple, il n’est pas rare de voir les chariots parcourir trois côtés de l’entrepôt pour livrer les marchandises, indique David Ellison. En modifiant le circuit de circulation, vous pouvez raccourcir considérablement le trajet et ainsi, diminuer votre consommation de carburant. » Par ailleurs, il suggère de faire venir une personne portant un regard neuf et objectif sur l’efficacité de l’opération : une personne venant d’une autre partie de l’entreprise, voire de l’extérieur, dont les perceptions ne sont pas influencées par son travail quotidien.

Du point de vue de la gestion, plusieurs aspects influencent l’efficacité du chariot élévateur. De nombreuses personnes peuvent être tentées defaire des économies en réduisant la maintenance, mais c’est une fausse économie. Un moteur qui est entretenu selon le manuel d’entretien du fabricant, avec des vérifications quotidiennes de l’opérateur, ainsi qu’une maintenance régulière programmée, a tendance à fonctionner plus efficacement, ce qui limite sa consommation en carburant et ses risques de panne.

Par exemple, la façon dont un cariste peut accélérer pour augmenter la puissance peut consommer beaucoup de carburant.

« Avec un carburant de bonne qualité, reprend Remke Van Ommeren, les moteurs restent très propres et fonctionnent mieux. Par conséquent, ils consomment moins de carburant. » Il est intéressant de noter que, selon les statistiques, des pneus usés ou de mauvaise qualité peuvent augmenter la résistance au roulement et, ainsi, augmenter la consommation de carburant de 10 à 30 %. Sur un chariot électrique, cet effet peut être facilement constaté lorsque l’ampérage augmente au fur et à mesure que la résistance augmente.

Avec un chariot diesel, cet effet n’est pas aussi facile à observer. Cependant, acheter des pneus de bonne qualité, qui correspondent au lieu, et les changer quand ils sont usés, peut aboutir à des économies.

« De nombreuses personnes peuvent être tentées de faire des économies en réduisant la maintenance, mais c’est une fausse économie. »

Pour finir, les manoeuvres de levage et inclinaison, mouvement latéral, positionnement et fixation consomment toutes plus de carburant que la conduite. Ainsi, il est avantageux de s’assurer que les chargements lourds peuvent être stockés le plus près possible du sol. Et bien sûr, les manoeuvres de levage et de déplacement latéral inutiles, doivent être évitées le plus possible.

Actuellement, il y a beaucoup d’études consacrées au changement et à l’amélioration des technologies de moteur actuelles, et aux moteurs hybrides. Pourtant, David Ellison ne pense pas qu’un changement majeur soit imminent. « Ces technologies en sont encore largement au stade expérimental, explique-t-il. En fin de compte, je pense qu’il faudra attendre encore cinq ou 10 ans avant qu’elles ne soient utilisées de manière
viable. C’est pourquoi les opérateurs vont continuer à comparer le coût de l’électricité à celui du GPL et celui du diesel pendant les prochaines années et, bien sûr, leur décision finale dépendra des obligations opérationnelles. »