Écoresponsabilité

Un parc programmé pour protéger l’environnement

Les émissions de carbone des parcs logistiques peuvent considérablement augmenter l’empreinte carbone d’une entreprise.

Gay Sutton étudie certaines des initiatives les plus efficaces pour réduire l’impact environnemental des opérations de collecte, livraison et fret.

L’impératif écologique n’a jamais été aussi grand, et les possibilités de réduire l’empreinte carbone des parcs logistiques n’ont jamais été aussi diverses.
La remorque en forme de goutte d’eau, conçue de manière aérodynamique.
C’est en examinant les tests de produits continus et le déploiement d’initiatives écologiques réalisés par certaines des meilleures entreprises européennes que nous pouvons commencer à comprendre ce qui fonctionne, le type d’économies à réaliser et vers où les toutes dernières études se dirigent. Que peuvent donc en retirer de petites entreprises ?

Deutsche Post DHL, géant international de la logistique, est présent dans plus de 220 pays répartis dans le monde entier. Sa division DHL Express emploie à elle seule un parc de 285 avions et de 31 000 véhicules. Selon Joerg Andriof, responsable international de la gestion du réseau, la façon la plus efficace de réduire l’empreinte carbone a été de veiller constamment sur la capacité et les trajets pour optimiser l’emploi du parc.

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The aerodynamically designed Teardrop trailer.

« Deutsche Post DHL, géant international de la logistique, est présent dans plus de 220 pays répartis dans le monde entier. Sa division DHL Express emploie à elle seule un parc de 285 avions et de 31 000 véhicules. »

Le principe unique qui gère l’optimisation de capacité est qu’en remplissant une camionnette, un camion ou un avion au maximum, les émissions en CO2 par kg de produits peuvent être considérablement réduites. Une fois que le système de prévision de DHL a calculé le volume d’expéditions que l’entreprise devra probablement traiter, le système de gestion de capacité planifie le mode de transport le plus approprié pour la distance en question, le trajet à emprunter et la manutention adéquate. Ensuite, il sélectionne un transport multimodal, notamment la voie ferrée, afin d’optimiser la capacité et la rentabilité du carburant.

L’entreprise cherche toujours des façons de s’améliorer. Par exemple, avant 2010, de petits chargements transitaient de Hong Kong à Koper, en Slovénie, d’où ils partaient en avion jusqu’à Hambourg, puis en camion jusqu’à leur destination finale. En les regroupant avec d’autres chargements dans un même conteneur, ils vont maintenant directement au port de Koper, ce qui diminue le temps de transport et réduit la production de CO2 de plus de 40 %.

Toutefois, DHL est surtout connu pour ses camionnettes jaunes et rouges. « En matière de collecte et de livraison, poursuit Joerg Andriof, nous optimisons l’itinéraire, nous cherchons même à réduire le nombre d’arrêts nécessaires par trajet afin de réduire la nécessité d’allumer et d’éteindre le moteur. » Le tout dernier programme d’optimisation des collectes et des livraisons est actuellement déployé dans l’ensemble de l’entreprise. Il tient compte d’éléments tels que la distance parcourue, les engagements de service et les données de trafic, ainsi que de conditions aléatoires à chaque trajet, tels que les détours et les réservations imprévues. Ce système donne alors au conducteur le meilleur itinéraire possible et la meilleure séquence livraison / collecte possible.

« En matière de collecte et de livraison, nous optimisons l’itinéraire, nous cherchons même à réduire le nombre d’arrêts nécessaires par trajet afin de réduire la nécessité d’allumer et d’éteindre le moteur. »

Il existe sur le marché de nombreuses solutions d’optimisation de capacité et d’itinéraire, qui produisent sans aucun doute des résultats. Cependant, les petites entreprises qui, simplement, n’ont pas de trafic dans les deux sens, ont la possibilité de collaborer avec d’autres entreprises afin de partager leurs trajets de fret de retour, soit en transportant les marchandises d’un partenaire sur leur trajet retour, soit en faisant transporter son chargement par le véhicule d’un partenaire, ceci afin d’utiliser sa capacité inutilisée.

Au-delà de l’optimisation de capacité et de trajet, il y a de nombreuses mesures pratiques que les entreprises peuvent prendre pour réduire la consommation en carburant du parc et, par conséquent, les émissions de CO2. Certaines techniques de conduite modifient la consommation de carburant de manière surprenante. Par exemple, les fortes accélérations et les forts freinages qui consomment beaucoup plus de carburant que la conduite du véhicule à une vitesse appropriée. De même, anticiper les changements de circulation est beaucoup plus économique en carburant que de réagir à ces changements.

Pour améliorer les techniques de conduite dans l’ensemble de l’entreprise, DHL propose des formations en conduite écologique à tous ses conducteurs, tout en menant des campagnes de sensibilisation afin d’encourager les conducteurs à pratiquer une conduite aussi économique en carburant que possible.

« Certaines techniques de conduite modifient la consommation de carburant de manière surprenante. Par exemple, les fortes accélérations et les forts freinages qui consomment beaucoup plus de carburant que la conduite du véhicule à une vitesse appropriée. De même, anticiper les changements de circulation est beaucoup plus économique en carburant que de réagir à ces changements. »

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DHL propose des formations en conduite écologique à tous ses conducteurs.

En outre, surveiller la performance des véhicules et des conducteurs joue un rôle essentiel pour identifier les améliorations qui pourraient être apportées aux itinéraires, ainsi que les formations nécessaires pour diminuer la consommation de carburant. La surveillance peut aller d’un simple système de gestion de carburant qui signale la consommation de carburant en enregistrant les passages à la pompe et le kilométrage, à un système télématique complexe qui émet, sans fil, des données en temps réel provenant des véhicules, directement à un système de gestion centrale mesurant des paramètres tels que les heures de conduite, les emplacements, le temps d’inutilisation, la consommation de carburant et le kilométrage.

En 2010, DHL a essayé un système télématique, en l’utilisant spécifiquement pour déterminer la formation nécessaire afin d’améliorer la performance de conduite. Au cours des essais sur 12 mois, la consommation de carburant a été réduite de 6,5 % supplémentaires, si bien que le système a maintenant été étendu à toute l’entreprise. Entre-temps, North London Gas Alliance (NLGA) a mis en oeuvre un système de gestion de carburant pour son parc de 100 véhicules commerciaux légers, ainsi que pour les véhicules de sous-traitant et les voitures de fonction. En associant l’introduction de cartes de carburant, un système GPS visant à améliorer la planification des itinéraires et une formation de conduite écologique, NLGA a pu réaliser des économies de carburant de plus de 10 %.

Autre domaine important à examiner pour économiser le carburant, le type et l’état des pneus d’un véhicule. Les pneus ayant peu de résistance au roulage, bien que plus chers à l’achat, peuvent en fin de compte permettre de réaliser des économies en réduisant la consommation de carburant jusqu’à 10 %. L’identification de pneus économes en carburant devrait être beaucoup plus simple en novembre, car de nouvelles réglementations européennes exigeront que les fabricants de pneus de camion spécifient l’économie en énergie d’un pneu en utilisant une étiquette similaire à celles déjà utilisées pour l’électroménager électrique.

« Autre domaine important à examiner pour économiser le carburant, le type et l’état des pneus d’un véhicule. Les pneus ayant peu de résistance au roulage, bien que plus chers à l’achat, peuvent en fin de compte permettre de réaliser des économies en réduisant la consommation de carburant jusqu’à 10 %. »

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De nouvelles étiquettes d’économies en carburant apparaîtront sur les pneus à partir de Novembre.

Ces dernières années, il y a eu des innovations impressionnantes dans la technologie des véhicules. Face à une diversité ahurissante de véhicules électriques, hybrides et à énergie renouvelable apparaissant sur le marché, nous évaluerons les avantages et les inconvénients de ces options dans un autre numéro. Cependant, les technologies de véhicule à énergie renouvelable ne se limitent pas au moteur et au circuit d’alimentation, et certaines sont assez bon marché. Par exemple, l’aérodynamisme peut modifier la consommation de carburant de manière surprenante. En Allemagne, notamment, DHL a installé des becquets avant aérodynamiques sur plus de 1 300 camions moyens, tandis que la belle remorque en forme de goutte d’eau permet actuellement des économies de carbone de 6 à 9 %.

Richard Waters, du Carbon Trust, a résumé les mesures les plus importantes à prendre pour diminuer la logistique en matière de carbone. « Bien que certaines améliorations comme les véhicules électriques ou les changements modaux entre le camion et le train ou la péniche peuvent nécessiter de gros investissements, d’autres mesures peuvent être moins onéreuses et plus intéressantes pour les entreprises de toutes tailles. Il peut s’agir notamment de techniques économiques en énergie, de rationalisation aérodynamique sur les camions, de planification d’itinéraires et de circulation pour limiter le kilométrage, ainsi que de collaboration avec d’autres entreprises pour partager les trajets de retour. »

Le message important, qu’illustre DHL, est qu’il s’agit d’une amélioration continue, étape après étape.

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