ça bouge en logistique

Carrières en manutention et logistique

Les offres d’emploi dans les domaines de la gestion d’entrepôt et de la logistique n’ont jamais été aussi nombreuses. Ajoutez une pincée de technologie et voilà la recette d’une carrière bien remplie, d’après Ruari McCallion.

Selon les projections du Bureau of Labor Statistics aux États-Unis, le nombre de postes comportant « manutention » dans leur intitulé devrait augmenter de six pour cent de plus que la moyenne de tous les postes confondus sur la période de 2019 à 2029. Le commerce en ligne prospère, les centres d’entreposage et de distribution n’ont jamais été aussi nombreux. La pandémie de Covid a chamboulé ces calculs, et bien d’autres, mais pas forcément pour le pire. Par exemple, Amazon a plus que doublé en taille depuis 2018 : son taux de croissance a en fait augmenté depuis la pandémie. De ce fait, on observe une carence de caristes en Europe.

Qualifications

Les opérations sont de plus en plus complexes, les techniciens spécialisés en manutention et logistique sont recherchés, ce qui fait que les salaires augmentent et les opportunités carrières se multiplient. Les fiches de poste exigent désormais au minimum un diplôme du secondaire (Brevet des collèges pour la France). Sur un marché du travail concurrentiel, les employeurs qui proposent des opportunités de carrière et de formation intéressantes sont plus susceptibles d’attirer les gros calibres et de les garder.

Prenons le Royaume-Uni par exemple. On y propose plusieurs cursus en enseignement technique (entre 16 et 19 ans), certifiés par City & Guilds. Opérations avec un chariot élévateur, par exemple, traitement du chargement et du déchargement de marchandises dans un environnement d’entreposage et de stockage, ainsi que du transfert et du positionnement des charges pour conduire et manœuvrer conformément aux exigences d’hygiène et sécurité.

Depuis le Brexit, les qualifications britanniques ne sont plus automatiquement reconnues en UE, et vice-versa. L’Institute of Supply Chain Management (IoSCM) est l’un des organismes d’accréditation internationale en la matière. Il compte des organismes partenaires en Inde, en Asie du sud-est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’en Europe méridionale. Ses cursus comprennent un diplôme de niveau 3 en Introduction à la gestion des entrepôts. (Il s’agit d’un diplôme de niveau équivalent au baccalauréat ou au CAP mais obtenu par correspondance.) Un autre organisme d’accréditation, Pearson, propose une formation de type BTS. Les professionnels de carrière devront même obtenir des qualifications supérieures (voir encadré).

Développement continu

Le chariot élévateur est un indispensable des opérations de manutention. Les entreprises peuvent se tourner vers leurs fournisseurs de chariots élévateurs pour aider à la formation continue, à l’acquisition de compétences et à la dispense de cours, pour les nouveaux arrivants ou lors de l’achat de nouvelles machines.

« Comme les techniciens sont déjà compétents et qualifiés, nos formations sont courtes, quelques jours ou une semaine », déclare Erik. Ce qui a changé, c’est la tranche d’âge. « Il y a beaucoup d’électronique et de systèmes hydrauliques complexes, ce qui n’était pas le cas 20 ou 30 ans auparavant. Les techniciens les plus anciens doivent se former autant que les nouveaux ».

« La technologie ouvre de nouvelles voies à des carrières en logistique telles que le développement de logiciels, la conception de systèmes et la robotique. Elle se développe si rapidement qu’il nous faut former plus de personnes à son utilisation ». Priority Freight lancera en 2023 un programme d’apprentissage visant à attirer de jeunes talents directement à la sortie des écoles.

« Les apprentis peuvent apporter une perspective nouvelle et n’arrivent pas avec des idées préconçues sur la logistique ou les pratiques des autres entreprises », explique-t-elle. Liz souligne que les nouveaux arrivants doivent accepter la complexité du secteur. « Diplômé ou novice, nous engagerons toujours un candidat qui montre du potentiel ; la réussite dépend de la personne et de sa volonté de s’adapter et de rejoindre une équipe ». Bon nombre des responsables de l’entreprise ont démarré au bas de l’échelle.

« Certains de nos chefs d’équipe ont entamé leur carrière en tant qu’administrateur logistique et ont évolué vers d’autres postes voire même d’autres départements ; par exemple, de la logistique aux douanes », poursuit-elle.

Priority Freight s’efforce également d’attirer les femmes dans ce qui est, par tradition, un milieu plutôt masculin. « Dans l’ensemble, nous manquons d’employés compétents dans le domaine de la logistique, et nous étoffons en permanence les équipes de nos neuf agences européennes. Priority Freight a quasiment atteint la parité hommes/femmes, y compris des personnes de cultures et de milieux divers, qui forment une seule et même équipe ».

De plus, il ne faut pas négliger le rôle des programmes de développement continu. Ceux-ci peuvent aider les entrepôts à s’adapter en permanence et à faire face aux défis qu’impose une industrie en perpétuel changement. Comme bien souvent, une entreprise s’adapte ou meurt.