Productivité

La haute productivité commence par le sol

Par Gian Schiava

Juin 2014

Superflat warehouse flooring

Sol : la base de la productivité dans l’entrepôt

Dans la quête à l’optimisation du rendement et de la productivité, on a tendance à comparer sans cesse les caractéristiques techniques des chariots élévateurs et des matériels de magasinage, afin de repérer le chariot qui présente un levage ou une vitesse de déplacement performants et un maximum de stabilité, ou des options de mât permettant de prélever des marchandises plus rapidement. Or il reste un facteur quasiment négligé qui influe considérablement sur la performance de ces chariots : le sol de l’entrepôt. Partons donc à l’exploration du monde des sols super-plats pour voir de quelle manière ils peuvent contribuer à améliorer votre rendement.

Gian Schiava

Warehouse floor cracks

Un sol de mauvaise qualité peut ralentir les chariots, et ainsi augmenter les coûts.

Un sol sûr

Il faut commencer par se poser la question : qu’est-ce qu’un bon sol ? La réponse est peut-être presque trop évidente : un sol plat et propre, sans fissures et ornières et bien sûr, qui présente une longue durée de vie. Une fois posé ce constat, commençons par étudier les éléments qui composent l’entrepôt. Quels types de marchandises y sont conservées ? Les chariots font-ils des va-et-vient entre l’intérieur et l’extérieur ? À quelles hauteurs les marchandises sont-elles entreposées ? Et quelles sont les techniques de stockage employées ? En d’autres termes, la logistique de l’entrepôt détermine le genre de sol nécessaire.

Quel est le type de sol le plus courant ? En fait, la grande majorité des entrepôts sont dotés de sols en béton monolithe. La charge maximale de pression dépend de ce qui se trouve en-dessous : le sol repose-t-il sur une base de sable, d’argile, ou même sur un soussol encore plus meuble. Dans ce dernier cas, il est possible de renforcer le sol au moyen de poteaux qui transfèrent les forces infligées vers les couches permanentes plus profondes. Avec un sol d’une capacité de pression de charge moyenne, changer le revêtement représente un investissement considérable. Il vaut donc mieux investir au départ pour parvenir au bon résultat dès le premier coup.

« Quel est le type de sol le plus courant ? En fait, la grande majorité des entrepôts sont dotés de sols en béton monolithe. »

Flat floors improve warehouse productivity

Avoir un sol vraiment plat est encore plus important s’il s’agit de soulever des charges à sept ou huit mètres de hauteur, au moyen de chariots élévateurs à mât rétractable par exemple. Plus le mât s’élève en hauteur, plus le risque qu’il se balance est grand.

Il est judicieux de bien réfléchir au but recherché. Par exemple, au lieu d’utiliser des rayonnages prévus pour trois palettes sur deux poutres, une option consiste à utiliser des poutres plus courtes pour y poser seulement deux palettes. Les coûts s’en trouvent augmentés du fait du plus grand nombre de châssis, mais c’est une solution qui coûte moins cher que de remplacer le sol.

Le fait d’avoir un sol parfaitement plat est d’autant plus important lorsqu’il s’agit de soulever des charges jusqu’à sept ou huit mètres de haut, avec un chariot à mât rétractable par exemple. Le prélèvement de marchandises est en soi une opération délicate, mais sur un sol irrégulier, les risques sont plus grands qu’on ne le pense. Plus le mât s’élève en hauteur, plus le risque qu’il se balance est grand, ce qui pourrait ralentir l’opération à un niveau intenable. Un sol de mauvaise qualité peut donc aussi ralentir les chariots, et ainsi augmenter les coûts.

« Le prélèvement de marchandises est en soi une opération délicate, mais sur un sol irrégulier, les risques sont plus grands qu’on ne le pense. Plus le mât s’élève en hauteur, plus le risque qu’il se balance est grand, ce qui pourrait ralentir l’opération à un niveau intenable. »

En résumé, la planéité du sol de l’entrepôt est essentielle à la sécurité et à l’efficacité logistique. Un sol non plat perturbe non seulement les activités, mais peut nuire aussi à la sécurité du cariste et à la durée de vie du matériel de magasinage. Au bout du compte, c’est bien le type des marchandises manutentionnées qui détermine le degré de planéité nécessaire du sol. Pour autant, il ne faut pas oublier qu’un sol de trop bonne qualité par rapport à l’application qui en est faite se traduit par des dépenses inutiles.

EU_HighProductivity_content_images_750x400_4

Le ponçage pour améliorer la surface du sol. La tâche peut varier entre un simple ponçage de quelques bosses ici et là jusqu’à un déploiement de grosses machines dans toutes les allées

Normes à l’appui

Deux normes aident les entreprises à atteindre un niveau de planéité du sol qui garantit la sécurité de l’entrepôt, et celles-ci prescrivent des tolérances. Il va de soi que pour les entrepôts à hauts rayonnages, des marges de sécurité plus strictes sont imposées par rapport au entrepôts de stockage en vrac. Il existe toute une série de normes à l’échelle de l’Europe entière. Les Pays-Bas attachent beaucoup d’importance à la norme NEN 2747 ou DIN 15185. Au Royaume-Uni, le rapport TR 34 (Rapport technique de la société du béton) a eu beaucoup d’influence. La quatrième mise à jour de ce guide de conception et de construction de sols industriels en béton vient de paraître. En Belgique, la norme WTCB TV 204 dérive de normes européennes de base, comme la norme EN 15620. Et il y a tout juste deux ans de cela, la VDMA (Fédération mécanique allemande) a publié une nouvelle directive sur cette question en relevant la barre encore plus haut. Certains pays comme la France, l’Italie et l’Espagne observent la norme généralement admise DIN 15185 ou les normes détaillées TR84.

« Il va de soi que pour les entrepôts à hauts rayonnages, des marges de sécurité plus strictes sont imposées par rapport au entrepôts de stockage en vrac. »

Cela vaut certainement la peine de demander à une entreprise professionnelle de vérifier le sol d’un entrepôt en vue d’indiquer la norme à respecter. Et il est toujours préférable d’avoir recours à une entreprise neutre pour obtenir un avis impartial sur les mesures à prendre.

EU_HighProductivity_content_images_750x400_2

La seule fois où l’on accorde de l’attention au sol, c’est généralement lorsqu’il s’agit de construire un nouvel entrepôt. Toutefois, l’état du sol peut avoir une influence considérable sur les opérations de magasinage : il vaut donc la peine de faire le point sur la situation de temps à autre.

Améliorer les performances d’un sol de béton existant

Rick Seppen, directeur général du cabinet de consultant néerlandais spécialisé dans les sols, Buro Vloeradvies®, explique comment faire pour améliorer un sol plutôt que de le remplacer : « Au fond, il existe deux façons d’améliorer la planéité d’un sol existant. La première méthode consiste à poser un revêtement par-dessus un sol d’entrepôt existant. Il peut s’agir d’une couche de béton Spramex d’au moins 5 cm d’épaisseur, ou d’une couche synthétique d’une épaisseur minimale de 2 mm.

L’autre méthode consiste à poncer le sol. L’intensité du ponçage dépend de la différence entre la situation actuelle et le résultat souhaité. La tâche peut varier entre un simple ponçage de quelques bosses ici et là jusqu’à un déploiement de grosses machines dans toutes les allées. »

En plus de renforcer le sol à proprement parler, deux autres questions méritent d’être étudiées. Tout d’abord, il convient de faire bien attention aux capacités résiduelles déclarées ou aux fonctions spéciales des chariots d’entrepôt. Par exemple, certains gerbeurs sont dotés de pieds d’appui afin d’en renforcer la stabilité. Ou encore, les chariots élévateurs à mât rétractable Cat® Lift Trucks peuvent être dotés de la fonction ASC de contrôle actif anti-balancement, qui permet de minimiser le balancement du mât lors du levage des palettes sur les rayonnages supérieurs.

« En plus de renforcer le sol à proprement parler, deux autres questions méritent d’être étudiées. Tout d’abord, il convient de faire bien attention aux capacités résiduelles déclarées ou aux fonctions spéciales des chariots d’entrepôt. »

EU_HighProductivity_content_images_750x400_3

Les débris et saletés sur le sol d’un entrepôt risquent de provoquer des conditions dangereuses, et d’endommager les roues du chariot ainsi que le sol à proprement parler. Un nettoyage régulier est de toute première importance.

L’autre précaution souvent oubliée consiste à nettoyer le sol régulièrement. Les débris et saletés sur le sol d’un entrepôt non seulement font désordre mais ils peuvent aussi être dangereux. Du papier, du papier d’aluminium et des morceaux cassés de palettes sont autant d’articles qui peuvent être glissants et qui peuvent entraîner des problèmes techniques au niveau des matériels de manutention de matériaux. Le papier aluminium risque de s’enrouler autour des essieux. Les poussières et bouts de papier peuvent boucher le refroidissement du chariot. Les roues peuvent s’abimer. Et tous ces articles qui traînent peuvent aussi racler le sol de l’entrepôt et l’endommager. Nettoyer le sol est par conséquent un moyen d’éviter de devoir réparer un sol d’entrepôt existant.

La seule fois où l’on accorde de l’attention au sol, c’est généralement lorsqu’il s’agit de construire un nouvel entrepôt. Toutefois, comme on a pu le voir, l’état du sol peut avoir une influence considérable sur les opérations de magasinage : il vaut donc la peine de faire le point sur la situation de temps à autre. Les circonstances ne cessent de changer et obtenir de bons conseils d’un expert externe n’est jamais peine perdue.

Print

Commentaires

Laisser une réponse

Your email address will not be published.